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Deutsch
Français
Jeder Tag ist eine Qual, weil man nicht weiß, ob man
die nächsten Minuten überleben wird oder nicht. Und
wenn man überlebt, ist es umso schrecklicher zu begrei-
fen, dass bekannte Gesichter fehlen.
Chaque jour est une torture, car on ne sait pas si on
survivra aux prochaines minutes ou pas. Et si on survit,
c’est encore plus horrible de trouver des camarades qui
n’ont pas réussi.
Wenn uns die Franzosen nicht angreifen, bekommen wir
den Befehl, ihre Schützengräben anzugreifen.
Si ce ne sont pas les Français qui nous attaquent, c’est
nous qui recevons l’orde d’attaquer leurs tranchées.
Als wir schon fast vor ihren Schützengräben sind, eröff-
nen sie das Feuer. Meine Kameraden werden vor meinen
Augen durchlöchert, zerstückelt und zerhackt. Ich weiß
nicht, wie ich diesen Tag überlebt habe, es hätte viel
mehr Sinn ergeben, wenn auch ich gestorben wäre.
Au moment où nous sommes presque arrivés devant leurs
tranchées, ils ouvrent feu sur nous. Je vois comment mes
camarades se font massacrés devant mes yeux. Je ne sais
pas comment j’ai survécu cette journée, cela aurait été
beaucoup plus logique si j’étais mort ce jour-là.
Nachts muss ich mir die Ohren zuhalten, weil ich das
Schreien meiner gefallenen Kamaraden immer noch
höre.
Pendant la nuit il faut que je me tienne les oreilles
parce que j’entends toujours les cris de mes camarades
tombés.
1916
Das Schlachttfeld ist ein Schauplatz neuer technischer
Erfindungen. Die Briten beweisen ihre Modernität mit ihren
neuen Tanks, die unsere Kugeln einfach nur abprallen lassen.
1916
Les nouvelles inventions techniques se présentent sur le
champ de bataille. Les Anglais font preuve de leur moder-
nité avec leur nouveaux char qui fait rebondir nos balles.
Die Schatten der Dunkelheit erheben sich!
Les ombres des ténèbres s’élèvent !
An einem Ruhetag begebe ich mich zu den hinteren
Linien. Die Artillerie spuckt ihre Geschosse ins Weite und
kümmert sich nicht um den Schaden, den sie anrichtet.
Pendant une journée calme je me rends aux secondes
lignes. L’artillerie crache ses tirs dans l’infini et ne
s’occupe pas des dégâts qu’elle cause.
Zufälligerweise treffe ich meinen Vetter Fritz. Wir rau-
chen, unterhalten uns über die Familie und vergessen
beinahe, dass Krieg ist.
Par hasard, je rencontre mon cousin Fritz. Nous fumons,
bavardons de la famille et nous oublions que nous
sommes en guerre.
Doch plötzlich spaltet ein Granatsplitter meinen lieben
Fritz und das Einzige, was von ihm übrig bleibt, sind
seine zerfetzten Organe, die ich in den Mund bekomme
und sofort wieder erbreche.
Mais d’un coup il se fait transpercé par un éclat d’obus
et la seule chose qui reste de lui sont les morceaux
de ses organes que j’ai reçus dans la bouche et que je
vomis par terre.
Ich halte es nicht mehr aus! Ich muss am Leben bleiben!
Mit aller Kraft am Leben festhalten!
Je n’y arrive plus ! Il faut que je reste en vie ! S’accro-
cher à la vie avec toute force possible!
1917
Ich denke oft an den Anfang des Krieges zurück und stelle
fest, dass das, was ich erlebe, in keinster Weise dem
entspricht, wie ich mir den Krieg vorgestellt habe.
1917
Je me rappelle souvent du début de la guerre et je
remarque que tout ce que je vois, ne correspond pas du
tout à l’idée que j’avais de la guerre.
Plötzlich stoßen wir am Waldrand auf eine kleine
Gruppe französischer Soldaten. Entweder sie oder wir.
Mein Kamerad Hans feuert den ersten Schuss in ihre
Richtung.
Soudainement, nous tombons sur un petit groupe de
soldats français qui se trouve au bord de la forêt. Soit
eux soit nous. Mon camarade Hans tire la première
balle dans leur direction.