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La Grande Guerre selon
Hippolyte Dehais
Traduction – Übersetzung
Français
Deutsch
1914
Mon histoire commence en 1914. J’ai à peine 18 ans
quand la guerre est déclarée. À ce moment, je me trouve
sur un bateau français, près des côtes marocaines, pour
devenir marin.
1914
Meine Geschichte beginnt 1914. Ich bin kaum 18 Jahre
alt, als der Krieg anfängt. Zu diesem Zeitpunkt befinde
ich mich auf einem französischen Schiff in der Nähe der
marokkanischen Küsten, um Seemann zu werden.
Sur le chemin du retour en France, pour accomplir notre
devoir de citoyens français, nous rencontrons deux
bateaux de guerre allemands qui sont aussi sur leur
chemin du retour pour l’Allemagne.
Als wir nach Frankreich zurückkehren, um unsere Pflicht
als französische Bürger zu tun, begegnen wir zwei
deutschen Kriegsschiffen, welche sich ebenfalls auf dem
Rückweg nach Deutschland befinden.
Après quelques mois sur mer, le retour à la terre ferme
est si étrange. Je reçois l’ordre de me présenter à la
mairie de Nantes pour finalement rejoindre mon batail-
lon.
Nach einigen Monaten auf See ist das Gefühl an Land
sehr gewöhnungsbedürftig. Ich bekomme den Befehl,
mich im Rathaus in Nantes zu melden, um mich
schließlich meinem Regiment anzuschließen.
Avant qu’on nous envoie à la lutte contre l’ennemi
prusse, nous devons passer un entraînement de tir avec
nos fusils Lebel, déclencher des grenades et tuer à la
baïonnette.
Bevor man uns zur Schlacht gegen den preußischen
Feind schickt, bekommen wir eine kurze Militärausbil-
dung: wir schießen, werfen Handgranaten und lernen
mit dem Bajonett zu töten.
On nous donne des uniformes bleus et rouges, dans les-
quels on se croit toujours au temps de Napoléon. C’est
le devoir de chaque citoyen français de lutter pour la
patrie. En tout cas, c’est ce qu’ils disent. Ai-je un autre
choix que de les suivre stupidement vers l’incertain ?
Man gibt uns Uniformen in Rot und Blau, mit denen wir
wie zu Napoleons Zeiten aussehen.
Es ist eines jeden französischen Bürgers Pflicht für das
Vaterland zu kämpfen. Zumindest ist es das, was sie
sagen. Habe ich eine andere Wahl, als ihnen gedanken-
los ins Ungewisse zu folgen?
Fin décembre, nous finissons notre entraînement pour
être envoyés au front. Le lieutenant, responsable de
notre division, n’est pas vraiment plus âgé que moi.
Un aumônier nous bénit et le lendemain matin nous
prenons le train pour rejoindre le champ de bataille. À
ce moment précis, nous n’avons aucune idée de ce qui
nous y attendra.
Ende Dezember beenden wir unser Training und wer-
den zur Front geschickt. Der Leutnant, der für unser
Regiment verantwortlich ist, ist auch nicht viel älter als
ich selbst. Ein Priester segnet uns, und am folgenden
Tag nehmen wir den Zug, um in die Schlacht zu ziehen.
In diesem Augenblick haben wir nicht die geringste
Ahnung, was uns dort erwarten wird.