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Français
Deutsch
Un jour, nous recevons l’ordre d’attaquer la tranchée
allemande. Attaque à la baïonnette ! En rentrant dans
la tranchée ennemie, un jeune officier allemand tue
deux de mes camarades et je lui plante ma baïonnette
dans le thorax, comme on m’avait ordonné de le faire.
Le plus atroce est d’arracher la lame du corps qui s’est
enfoncée profondément dans la poitrine de l’officier.
Eines Tages bekommen wir den Befehl, den deutschen
Graben anzugreifen. Angriff mit dem Bajonett! Als ich
in den deutschen Graben springe, tötet ein junger Offi-
zier zwei meiner Kameraden, und ich durchbohre mit
meinem Bajonett seine Brust, wie man es mir befohlen
hatte. Das Entsetzlichste ist das Herausziehen der Klin-
ge aus dem Brustkorb des Offiziers.
Je prends son portefeuille parce que je voulais savoir
comment il s’appelait. Phillipp Meier, un allemand de
Nuremberg qui n’avait que 18 ans.
Ich nehme seine Brieftasche an mich, weil ich wissen
will, wie er hieß. Phillipp Meier, ein Deutscher aus
Nürnberg, der nur 18 Jahre alt war.
Cela me perturbe de savoir que j’ai tué un jeune, tandis
que moi je ne suis pas bien plus âgé que lui avec mes
vingt ans.
Je ne comprends pas pourquoi on nous forçe, de com-
mettre de tels crimes en toute légitimité.
Was mich völlig durcheinanderbringt, ist der Gedanke,
einen jungen Mann getötet zu haben, wobei ich mit
meinen zwanzig Jahren nicht viel älter bin als er.
Ich verstehe nicht, warum man uns zwingt, solche Ver-
brechen zu begehen, die auch noch völlig legitim sind.
1917
Pendant une journée calme, une troupe de quelques
soldats, dont je fais partie, reçoit l’ordre de récupérer
des soldats blessés ou morts dans le no man’s land.
1917
Während eines ruhigen Tages bekommt eine Gruppe
Soldaten den Befehl, sich ins Niemandsland zu begeben,
um von dort tote oder verwundete Soldaten zurückzu-
bringen. Ich bin Teil dieser Gruppe.
En longeant les bois, un tir déchire le silence qui nous
entourait. Je comprends immédiatement que ce tir vient
des bois et qu’un groupe d’Allemands s’en prend à nous.
Als wir an einem Waldstück entlanglaufen, zerreißt ein
Schuss die Stille, die uns umgibt. Sofort weiß ich, dass
dieser Schuss aus dem Waldstück kommt und dass eine
Gruppe Deutscher dort auf uns lauert.
Les discussions furent courtes. Attaque à la pelle !
Die Diskussionen sind kurz. Angriff mit dem Spaten!
Soudainement, une douleur horrible déchire mon épaule
et je suis éjecté en arrière.
Plötzlich zerreißt ein entsetzlicher Schmerz meine
Schulter und ich werde nach hinten gerissen.
La dernière chose dont je me rappelle, avant que tout
devienne noir : les cris de mes camarades qui se font
massacrer par les Allemands.
Das letzte, was ich höre, bevor alles schwarz wird: die
entsetzlichen Schreie meiner Kamaraden, welche von
den Deutschen massakriert werden.
Et après… rien.
Und dann … nichts.
1918
Je me réveille dans un hôpital, sans savoir où je suis.
On m’a offert une médaille d’honneur. Les infirmières
m’expliquent alors qu’un bataillon m’a trouvé dans un
tas de cadavres et m’a transporté dans cet hôpital.
1918
Ich wache in einem Krankenhaus auf, ohne zu wissen,
wo ich bin. Man hat mir eine Medaille überreicht. Die
Krankenschwestern erklären mir, dass ein Regiment
mich in einem Haufen Leichen gefunden und mich hier
ins Krankenhaus gebracht hat.