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Postface – Nachwort
Mon père et ma mère se sont recontrés dans les années
90 à Paris. Je suis né à Paris, j’ai grandi à Paris et je ne
parlais que le fran
ç
ais. Ma mère voulait m’apprendre
l’allemand, mais moi je ne voulais pas. C’est ainsi que
nous avons déménagé à Munich en 2001. J’ai appris
l’allemand en un an parce que mes parents m’avaient
envoyé dans un jardin d’enfants où je devais parler
l’allemand. Durant toutes ces années, je m’étais consi-
déré comme fran
ç
ais mais pas comme allemand, je ne
voulais pas être allemand. Je n’arrivais pas à m’identi-
fier à la mentalité allemande. Cela allait changer assez
bientôt.
C’est à la fin de l’année 2013 que mes parents et
moi, nous avons traversé Verdun en voiture – ville qui
a été détruite presque complètement durant la guerre et
qui était devenue le symbole de l’opposition fran
ç
aise.
à ce moment précis, je me suis dit qu’il fallait que je
documente l’histoire de mes deux arrière-grands-pères,
car tous les deux ont lutté chacun de leur côté au temps
de la Première Guerre mondiale. J’ai alors commencé à
poser beaucoup de questions à tous les membres de ma
famille. Mais ce qui m’a fasciné et me fascine toujours
le plus dans cette histoire, est le fait que cela a eu lieu
il y a presque exactement 100 ans. Mes deux arrière-
grands-pères avaient dix-huit ans en 1914, comme moi
j’avais dix-huit ans en 2014. Des deux côtés, j’ai alors
reconstruit une histoire mi-fictive, mi-réaliste.
En ce qui concerne l’aspect graphique, j’ai travaillé
avec des crayons, du charbon et des crayons aquarelles.
Ensuite j’ai scanné mes images et je les ai retouchées et
mises en page sur ordinateur.
Le chapitre dans lequel Hippolyte se fait blessé à
l’épaule n’est pas inventé, il a vraiment été touché par
une balle allemande. Mais le fait que cela soit Edmund
qui tire sur lui a été inventé, parce que je voulais mon-
trer précisément que les deux destins de mes arrière-
grands-pères se sont rencontrés à travers l’amour de
mes deux parents.
Ce projet est devenu très personnel et familial.
Grâce à cela, grâce à la recherche que j’ai fait, j’ai pu
m’identifier avec l’histoire et mes deux côtés, qui for-
ment la personne que je suis aujourd’hui.
Mein Vater und meine Mutter haben sich in den 90er
Jahren in Paris kennengelernt. Ich bin in Paris aufge-
wachsen und habe nur Französisch gesprochen. Meine
Mutter wollte mir deutsch beibringen, doch ich wei-
gerte mich, die Sprache zu lernen. Schließlich sind wir
2001 nach München umgezogen. In einem Jahr habe
ich deutsch gelernt, weil meine Eltern mich in einem
Kindergarten anmeldeten, in dem ich deutsch spre-
chen musste. Während dieser ganzen Jahre habe ich
mich immer als Franzosen gesehen, nie als Deutschen,
ich wollte kein Deutscher sein. Ich konnte mich nicht
mit der deutschen Mentalität identifizieren. Dies soll-
te sich bald ändern.
Ende 2013 sind meine Eltern und ich mit dem
Auto durch Verdun gefahren – jene Stadt wurde wäh-
rend des Krieges fast vollständig zerstört und ist das
Symbol des französischen Widerstands geworden.
Genau in diesem Augenblick wusste ich, dass ich die
Geschichte meiner beiden Urgroßväter dokumentie-
ren muss, weil beide während des Ersten Weltkriegs
an der Front gegeneinander kämpften. So fing ich an,
alle meine Familienmitglieder zu befragen. Was mich
aber am meisten faszinierte und mich immer noch
fasziniert ist die Tatsache, dass all dies vor fast genau
hundert Jahren geschah. Meine beiden Urgroßväter
waren 1914 beide achtzehn Jahre alt, genauso alt wie
ich im Jahre 2014. Ihre jeweilige Geschichte habe ich
teils fiktiv, teils wahrheitsgetreu rekonstruiert.
Bei der Gestaltung habe ich mit Bleistift, Kohle und
Wassermalstiften gearbeitet. Anschließend habe ich alle
Bilder eingescannt und mit Hilfe eines Computers be-
arbeitet.
Das Kapitel, in dem Hippolyte an der Schulter ver-
wundet wird, ist nicht fiktiv, er wurde tatsächlich von
einer deutschen Kugel getroffen. Aber der Umstand,
dass Edmund ihn anschießt, ist erfunden. Ich wollte
darstellen, wie die Schicksale meiner beiden Urgroß
väter sich durch die Liebe meiner Eltern berührten.
Dieses Projekt ist im Laufe der Zeit ein sehr persön-
liches und familiäres Projekt geworden. Dank der Re-
cherchen, die ich unternommen habe, habe ich mich
mit mir selbst und der Geschichte auseinandergesetzt.
So konnte ich meine beiden Seiten annehmen, die
mich heute als Person ausmachen.